Rappel : qu’est-ce que l’EBE ?
L’EBE est un solde intermédiaire de gestion (SIG) qui s’établit après avoir déduit du Chiffre d’Affaires HT, augmenté des subventions, les Achats, les Services Extérieures et Autres Charges, les Impôts et Taxes, les Salaires et charges sociales.
Pour les amateurs de formules :
(CA + Subventions) – (Achats + Services extérieurs) = Valeur Ajoutée (VA)
VA – (Impôts + frais de personnels) = EBE
L’EBE est le meilleur indicateur de la rentabilité de l’exploitation car il correspond à l’excédent qui restera dans l’entreprise en ne tenant compte que des produits et charges nécessaires à l’exploitation. L’EBE exclut donc les produits et charges provenant :
• du financement de l’entreprise : les produits et charges financières ;
• de l’acquisition d’immobilisations : les dotations aux amortissements ;
• des opérations exceptionnelles.
Car il est calculé sans prendre en compte sa politique d’investissement et sa gestion financière.
L’EBE ne dépend donc ni de la politique de financement de l’entreprise (emprunt ou augmentation de capital) ni des éléments exceptionnels qui ont pu affecter le résultat de l’entreprise, ni de la politique d’amortissement suivie par l’entreprise.
Pourquoi retraiter l’EBE ?
La réponse est évidente à la lecture du 1er paragraphe :
A) On retraite l’EBE lorsqu’il y a des charges exceptionnelles qui pèsent sur un exercice et qui sont prises en compte dans la formation de l’EBE.
B) On retraite l’EBE également lorsque les rémunérations des gérants sont incluses dans la masse salariale et que ceux-ci n’occupent pas à temps plein un poste dans l’entreprise.
Les déductions ainsi opérées, l’EBE obtenu est censé refléter le résultat normal de l’exploitation.
Comment retraite-t-on l’EBE ?
Il s’agit d’une présentation extra-comptable qui isole dans un premier temps les charges considérées comme exceptionnelles (avec leur justification) et le calcul par ré-incorporation de celles-ci. Le nouvel EBE est naturellement plus élevé.
Discussion :
Pour le retraitement :
Oui il faut retraiter l’EBE que l’on soit acheteur ou vendeur car il faut mettre en évidence le fonctionnement NORMAL de l’exploitation.
Oui lorsqu’il s’agit de charges qui, sans conteste, ont un caractère exceptionnel et qui aurait échappé à l’analyse de l’expert-comptable lors de l’établissement du bilan.
Mais attention… On doit aussi retraiter à charge chaque fois que l’exploitation fonctionnera d’une façon anormale ou bénéficiera d’un avantage qui ne sera pas reconduit pour le nouveau propriétaire. Dans ce cas il faudra « évaluer » la somme économisée et la porter en déduction de l’EBE !
Comment définir le fonctionnement anormal :
Ex. 1 : Un hôtel-restaurant n’a pas de veilleur de nuit car les gérants couchent dans une chambre de l’hôtel et il n’y a pas d’appartement de fonction. C’est un fonctionnement anormal car le mode de vie de ces propriétaires (vivre dans une chambre de l’hôtel) ne peut être imposé au repreneur. Dans ce cas, il faudrait diminuer l’EBE au moins d’un poste de veilleur.
Ce serait un fonctionnement normal s’il existait dans l’hôtel un appartement de fonction.
Ex. 2 : Le gérant, chef de cuisine occupant le poste dans l’entreprise et salarié jusqu’alors, prend sa retraite. S’il continue à exercer la fonction en ne percevant plus de salaire, il y a un fonctionnement anormal et son ancien salaire doit être déduit de l’EBE.
Ex. 3 : Dans le cas ou un parent ou l’épouse du gérant occupe de façon continue un poste dans l’entreprise sans rémunération. Il faut retraiter l’EBE mais à charge dans ce cas en diminuant l’EBE constaté d’un salaire d’un employé occupant le même poste.