Pouvez-vous nous raconter vos parcours universitaires et professionnels ?
Diplômé d’un Doctorat de Pharmacie à Montpellier, j’ai ensuite continué sur un Master en économie pour affuter mes compétences en business. Après un bref passage dans la Silicon Valley où je travaillais dans une startup biotechnologique à la recherche de nouveaux vaccins innovants, je décide de revenir en France pour y fonder ma propre entreprise. Passionné d’entrepreneuriat et de numérique, j’ai commencé à m’intéresser au monde des startups entant que rédacteur du blog Techcrunch.com. Puis en 2010, lors du premier Startup Weekend Toulouse, j’ai rencontré Sabine Safi (diplômé en web-marketing à la Toulouse Business School) qui deviendra mon associée sur le projet.
Pourquoi l’entrepreneuriat ? Pourquoi ce projet ? Par opportunité ? Avez-vous hésité entre plusieurs projets ? Avez-vous cherché la meilleure adéquation équipe – projet ?
J’ai toujours eu l’envie d’entreprendre et de créer ma propre entreprise par esprit d’indépendance, mais aussi de provocation. J’aime quand les choses avancent, j’aime créer une inertie assez forte qui défie les statuts-quo en présence et les idées reçues. J’ai hésité entre plusieurs projets numériques avant de me lancer, mais la pharmacie en ligne était le projet qui correspondait le mieux à ma formation initiale, et le projet où j’avais la plus grande crédibilité.
La société est vraiment née de ma rencontre avec Sabine, et finalement tout au long du projet ce sont des rencontres fortuites qui ont fait grossir l’équipe (Sabine a rencontré notre directeur des opérations en covoiturage BlaBlacar et l’a convaincu sur le trajet Paris-Toulouse de rejoindre notre équipe).
Pouvez-vous nous en dire plus sur 1001pharmacies ? Où en êtes-vous dans le développement de l’entreprise ? Quel est votre business model ?
1001Pharmacies.com lancée en 2011 est une marketplace qui met aux pharmaciens de vendre en ligne leurs produits de santé. Nous garantissons ainsi aux internautes qu’ils achètent des produits de qualité dont la provenance est garantie. Avec plus de 600 pharmacies partenaires à travers la France, nous nous sommes rapidement imposés comme la référence en termes de vente en ligne de produits de santé. Nous prévoyons 22M€ de ventes sur l’année 2015 et notre business model repose sur l’encaissement d’une commission sur ces ventes.
Avez-vous levé des fonds ? Si oui pourquoi ?
Nous avons effectué 2 levées de fonds : 600K€ en Janvier 2013 pour nous permettre d’accélérer sur le recrutement de nos vendeurs et 2M€ en janvier 2014 pour cette fois-ci accélérer en marketing.
Une marketplace doit savoir faire grossir en même temps son pool de vendeurs (l’offre) et son trafic sur le site (la demande). Le besoin en RH est donc plus important au lancement d’une marketplace que d’un site e-commerce. C’est pourquoi nous avons décidé de procéder par augmentations de capital dans le but d’aller plus vite, et pour conforter notre avance sur des concurrents éventuels.
En tant que entrepreneur, quelles sont vos tâches quotidiennes ? Qu’est-ce que vous préférez ?
Mes tâches sont variées mais je m’occupe principalement de la partie front-office (relations-presse, partenariats, relations actionnaires, rencontre de politiques, etc…). Alors que Sabine s’occupe essentiellement du back-office et fait en sorte que les rouages tournent toujours aussi vite.
Ce que j’aime dans le quotidien d’un entrepreneur, c’est qu’il n’y a jamais de routine : tous les jours sont différents et cela nécessite d’avoir une vision d’ensemble de sa société. Je n’ai jamais autant appris que pendant ces 3 dernières années.
Quelles sont pour vos les clés de la réussite en entrepreneuriat ? le réseau, les opportunités, les clients ?
Je ne pense pas qu’il y ait de recette magique, le plus important est de tester – apprendre et connaitre son industrie pour en tirer le maximum. Cela passe effectivement par la construction d’un réseau pour taper et ouvrir les bonnes portes, et pas la saisie des opportunités qui se présentent.
Que pensez-vous de l’échec en entrepreneuriat ?
Je pense que la peur de l’échec entrepreneurial est un concept bien français, qui limite beaucoup de français à sauter le pas et tenter l’aventure de la création d’entreprise par peur d’être stigmatisé. L’échec et les galères entrepreneuriales sont la meilleure des formations. Quand je me plante la première fois, je fais tout pour ne pas me planter une deuxième fois.
Que pensez-vous de l’entrepreneuriat après les études ?
Se lancer dans l’entrepreneuriat après les études est pour moi le meilleur moyen de monter rapidement en compétences. Les qualités et les connaissances d’un chef d’entreprise doivent être variées et infini, il faut donc perpétuellement se remettre en question pour avancer au mieux avec l’évolution de son entreprise.
De plus, certaines personnes hésitent avant de créer une entreprise par peur de rétrograder au niveau de leur situation sociale (salaire, avantages, heures de travail, etc..), or après les études, le risque de tout perdre est limité car par définition un étudiant ne possède rien (pas de maison, par encore marié, par encore d’enfant).
Quelle est pour vous la grande différence entre un entrepreneur et un salarié ?
On ne devient pas entrepreneur pour gagner de l’argent. Pour devenir riche il y a des milliers de solutions plus simples que l’entrepreneuriat. On créer une entreprise parce qu’on a une vision du monde différente, et l’envie de faire bouger les choses. Cependant, il y a de nombreux salariés avec des visions très entrepreneuriales prenant des risques tous les jours, ainsi que des entrepreneurs avec des visions très salariales.
Un dernier mot pour tous les jeunes qui souhaitent entreprendre ?
N’hésitez pas à vous lancer et à créer votre entreprise ! Au mieux vous êtes le prochain Facebook, au pire, ce sera une expérience très bien valorisée sur un CV et pleine d’enseignements.