Rencontre avec Louis-Serge Real del sarte expert en réseaux sociaux

Louis-Serge Del Sarte est un serial entrepreneur français  devenu expert des réseaux sociaux.

Son Cv :

  1. Négociateur en Bourse
  2. Vice président et co-fondateur chez easybourse
  3. Directeur europe chez Global equities / assya
  4. Fondateur chez easy network
  5. Directeur des réseaux sociaux chez Ginger groupe
  6. Responsable community management chez EBS
  7. Directeur des réseaux sociaux chez Bernard Julhiet
  8. Fondateur chez Realclic
  9. Fondateur chez Ylfly

Une carriére remplit de diverses expériences …financier, entrepreneur, community manager.

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Les réseaux sociaux sur internet by Louis Serge Del Sarte : http://www.youtube.com/watch?v=TVJRtUMdv5w

Voici une petite interview de Mr Del Sarte :

Pouvez-vous nous raconter vos parcours universitaires et professionnels ?

Avec un bac de province à Auxerre dépendant de l’académie de Dijon, je me suis vu refusé en 1981 l’entrée de l’IUT René Descartes avenue de Versailles pour faire de l’informatique. Bien que premier de ma classe en mathématiques, le responsable en rendez-vous exprima ses réserves sur le niveau en province et me signifia qu’il privilégiait les bacheliers des grandes parisiennes.

Après cela, le manque de motivation et de sous pour faire une école de commerce, je me suis inscrit à la Sorbonne en double cursus MST, Préparation à une maîtrise de langue anglaise, gestion et économie. Seul garçon en cours et parmi les rares français par opposition aux non-résidents, je compris que cet enseignement vous dirigeait droit vers l’enseignement de l’anglais. Comme tous les cours d’histoire ou d’économie se déroulaient dans la langue de Shakespeare et que je n’étais naguère pas un grand fortiche en langue, je devais manquer 30% du cours en termes de compréhension et 30% à la restitution après avoir pourtant bien travaillé. Résultat : jamais une note au-dessus de la moyenne et comme personne ne vous pousse comme en pension, on commence par manquer les cours puis ne plus rendre les copies… pour finalement après une deuxième tentative en  1982 se rendre à l’évidence, ce sujet ne me passionnait pas et je n’étais peut-être pas fait pour les études. J’ai donc devancé l’armée pour être engagé à Epinal dans les Vosges puis après plusieurs mois et un genou opéré, j’ai postulé à la BNP en 1983.

La suite est plus logique, chaque nouveau challenge en CDI a été accompagné d’un choix  de cours du soir pour sortir du lot et échapper aux jobs du type des ‘Temps Modernes’ de Charlie Chaplin. Les deux années de la BNP ont été accompagnées d’un CAP de Banque, du Brevet bancaire puis de la première année de l’ITB. Ensuite, après un passage par la pub de BNP puis de Teisseire, deux années en grande distribution toujours sur les routes, l’immobilier pour les particuliers puis l’immobilier industriel avec le soir et le samedi le suivi des cours de l’ICH (Institut de la Construction et de l’habitation) au CNAM, puis vinrent avec la Finance une succession d’examens et d’habilitations propres aux salles de marchés financières avec l’EUREX à Francfort, l’EURONEXT, MATIF SA,  l’examen d’Opérateur en Ville et surtout, à 40 ans, l’ITM (Institut des Techniques de Marchés) au CFPB (Centre de Formation de la Profession Bancaire) ou je fus diplômé de l’Ecole des Cambistes en 2001,  je l’ai eu avec justesse et me suis promis après vingt années de cours du soir de ne plus me frotter aux jeunes étudiants plus agiles.

Après la formation, l’argent et la diversité ont été le principal moteur d’évolution car même en réussissant bien chaque mandat, je m’ennuyai trop vite. Avec un salaire de départ en 1994 à la SG de 120K francs brut annuel pour un poste sur les dérivés et options (marché de taux), mon responsable d’équipe hollandais s’en va à la concurrence et vient ensuite me chercher pour rejoindre en 1996 le groupe Crédit Agricole pour 350K francs et travailler sur les Commodities (matières premières). Travailleur acharné et d’équipe, mon voisin français sollicité par un concurrent m’emmène en rendez-vous avec lui chez la banque ABN Amro à un salaire de 500 000 francs brut annuel en 1998 pour travailler sur le Forex (devises), les futures et faire de l’analyse technique (prévisions des cours de bourse).  Cette année 2001 a été un excellent souvenir puisqu’ai eu mon diplôme d’ingénieur, un bonus de 500K qui était le plus élevé de la salle des marchés compte tenu des résultats produits… et de nouveau, un anglo-saxon qui connaissait mon travail, DG de la structure chez Global Equities me propose de le rejoindre, soit deux années après en 2001,  au titre de Directeur pour un salaire d’un million de francs (150K€) et un ‘Welcome bonus.

Après une année de travail productif je devenais associé, mais payer 700 000 d’impôts laisse un souvenir amer lorsque l’on n’a pas pris les dispositions fiscales et légales possibles et nécessaires. En 2003 je commence à m’ennuyer et m’investis dans les réseaux sociaux en ligne comme instrument de fidélisation, de prospection et d’outsourcing de mon carnet d’adresses hors norme. Fin 2009 je démissionne pour écrire un livre commandé par un éditeur sur le sujet des réseaux sociaux, j’avais déjà eu 7 rendez-vous à la Société Générale qui voulait me reprendre comme expert de l’analyse technique ayant travaillé sur toutes les classes d’actifs.  L’affaire Kerviel et le contexte économique ont eu raison de mon orientation puisque cela n’a finalement pu se faire et après une semaine  de détente lointaine, je me suis investi dans cet ouvrage qui devait faire 200 pages et sorti le premier d’une presse numérique avec un total de  450 pages. Le destin avait choisi pour moi. Le sujet des réseaux sociaux en vogue, naviguant d’auditorium en salles de conférences, recevant jusqu’à trois chaînes nationales pour un JT en même temps, l’émotion a laissé place au travail et à la professionnalisation. J’ai refusé de devenir le Directeur de l’e-Réputation d’une agence de communication connue (Vanksen) pour 80K€ car il me semblait encore impossible en ce temps d’accepter un salaire aussi bas compte tenu de mon historique et pourtant j’ai manqué là une très belle opportunité de rejoindre une belle agence de communication.

Mais l’ebs Paris, en la personne du Directeur Général, Bruno Neil, m’a donné sa chance pour des conférences, début 2011, comme test puis au regard des remontées positives des étudiant(e)s et parents, m’a proposé dans la foulée  un poste en CDI en avril 2011 pour le lundi et mardi. J’ai accepté un second CDI en mai 2011 avec le Groupe GINGER (BTP et maîtrise d’ouvrage) le mercredi et jeudi, et poursuivi de donner des conférences le vendredi et samedi. Lorsque GINGER a fermé son bureau parisien suite au rachat du groupe Hollandais Grontmij, j’ai rejoint deux jeunes pour monter le cabinet digital ReaClic SAS dont je n’ai tiré aucun profit, puis après de nombreuses conférences en grandes écoles, au Medef, à l’UMP ou en Mairies, le Groupe Bernard Julhiet est venu me chercher en décembre 2012 pour signer un CDI pour deux jours par semaine. L’ebs ayant rejoint le groupe américain Laureate, ma fonction a été internalisée en février 2013 mettant fin à trois années fructueuses de collaboration. Bernard Julhiet après six mois comme salarié m’a choisi en consultant externe six mois de plus jusqu’en décembre 2013. Ma mission achevée, la page des clients historiques est tournée et le travail ne manque pas.

 Pourquoi cette idée ? – Pourquoi l’entrepreneuriat?

 L’entrepreneuriat n’est pas un acte volontaire, si mon contrat auto-entrepreneur balbutiant en 2011, se renforce en CA en 2012 et explose en 2013 m’obligeant, en cassant la barre des 32600€ en juillet, à créer une SARL YLFLY, ce n’est que dicté par le choix implicite des entreprises pour lesquelles je travaillais. L’ebs après deux années a préféré me proposer un contrat de consultant externe, libérant ainsi un bureau occupé deux jours par semaine et un parking, il en est de même pour Bernard Julhiet où je travaillais physiquement à l’étage de la Direction Générale directement rattaché au Président en relation avec la DRH, la chargée de communication.

 Pouvez-vous nous en dire plus sur vos différentes création d’entreprise ?

Blue-Chip Concept LTD en 1985 a permis de récolter les fonds nécessaires au budget de compétition automobile de mon jeune frère, pilote en Formule 3 en Angleterre, après avoir été choisi par le bataillon de Joinville réservé aux grands sportifs français.

EasyNetwork est un contrat auto-entrepreneur dont l’objet était de facturer les conférences pour me faire connaître. Pour ne pas faire l’objet de refus, je ne facture plus aujourd’hui mes conférences qui permettent d’évangéliser cette passion qui m’anime sur les réseaux sociaux et la communication digitale.

Head-Searching : j’ai épaulé le fondateur pour créer un cabinet de chasse de tête en ligne, mon rôle ayant consisté à faire connaître le cabinet, apporter ma connaissance de l’arborescence d’un site internet, participer aux réunions,  rédiger les statuts (en une nuit avec le prestigieux cabinet Lowells), bref une belle aventure à laquelle j’ai pris fin, en rendant mes parts compte tenu de mes missions chez easyBourse, Global Equities, club HEC, MBC, IFRI, IFA, Institut Montaigne, Esprit d’Entreprise et comme Vice-président du site de Marc Touati, (ACDEFI). Qui trop embrasse mal étreint et l’informatique est un métier qui possède ses lettres de noblesse. Le recrutement, plus encore hier, avant l’avènement des réseaux sociaux professionnels, nécessitait beaucoup de compétences informatiques.

EasyBourse : Rachid Bakhtaoui est venu me chercher pour l’aider à monter son projet de site financier ludo-pédagogique, Fondateur Associé, devenu Vice-Président, j’ai travaillé le soir et les week-ends pour réunir les compétences, lever les fonds, animer les conseils et réunions, être force de propositions que ce soit pour l’arborescence du site, publier des analyses techniques financières, faire connaître le site ou la sortie financière par la revente à la Banque Postale par l’intermédiaire de mes contacts HEC, ayant été vice-Président en charge des relations extérieurs du Club HEC Finance.

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ReaClic : lorsque les deux entrepreneurs à l’origine de cette brillante idée sont venus me demander mon avis, je quittais GINGER, soit 30% de mon temps de travail en moins, j’ai donc proposé de les appuyer de mes tempes grisonnantes : présentation de compétences, plaquettes, offres commerciale, prospection, appel d’offres, ligne éditoriale, statuts, trouver les bureaux, au-début à l’ebs puis dans le 17 ème à Paris. Aujourd’hui je sors de cette structure pour laisser les vrais fondateurs poursuivre leurs chemins et conserver le contrôle et la majorité puisque j’en détiens un tiers et clarifier ma position du fait de l’existence d’YLFLY, positionné sur le même créneau et dont je détiens 100%. Mais je n’ai ni bureau, ni site internet par économie et surtout du fait que je n’ai pas encore choisi entre le fait de rejoindre un groupe ou de travailler toujours seul comme aujourd’hui et faire décoller YLFLY.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrés durant vos différentes créations d’entreprises ?

 l est étonnant et tout à la fois stimulant de voir combien votre propre expérience de créateur d’entreprise sera nécessaire à celui qui débute. Conseil clé : savoir s’entourer mais ne pas vouloir tout faire et mieux vaut externaliser certaines fonctions essentielles :

Il faut prendre un indispensable ‘Agaphone’ : service de téléphonie qui pour un moindre coût permet l’interface entre les utilisateurs, clients ou autres et votre entité. Lors du relais de croissance et de votre montée en puissance, il est primordial de pouvoir être joint et de bien récupérer tous les messages ou que vous soyez ;

Il faut prendre un « formidable » AXCIO, expert-comptable et commissaire au compte capable de vous accompagner du début jusqu’à la transformation en bourse.

Et bien entendu, un excellent anti-virus, les dernières versions non craquées du pack Word, Excel et Outlook, Dropbox et du potentiel en Cloud externe.  La compétence de photoshop, la mixité et bien entendu le principal facteur de succès : beaucoup d’huile de coude. Il faut éviter de répondre aux appels d’offres en start-up pour ne pas se faire piquer ses idées et perdre du temps sans rémunération. Attention à bien mentionner sur le contrat auto-entrepreneur que le « Net de frais facturé » pourra devenir du Hors Taxe lors de la transformation de l’entité au risque de perdre 20% de facturation pour des clients qui vous suivraient dans votre montée en puissance ;

Quelles sont pour vous les clés de réussites en entrepreneuriat?

 Ma stratégie de conseil est originale. Puisque environ 90% des jeunes entreprises vont dans le mur dans les trois premières années, je recommande de libérer au plus vite plus de 30% des parts pour les distribuer soit en échange d’une expertise soit de prêts financiers soit les deux. Il faut penser aux moyens informatiques et la montée en puissance en cloud qui a un coût, à la rédaction d’un business plan dès le départ avec un spécialiste de la levée de fonds pour comprendre ce qui motivera un investisseur ou business angel, avoir un bon avocat pour les litiges et la rédaction des statuts, des conseils en RH, penser aux relations presse, au « faire-savoir » et au community management. Il est important de s’entourer de toutes les obédiences, religions, sensibilités politiques, GLNF mais aussi Grand orient, de cultures différentes, de personnes aux origines diverses car lors des brainstorming cela vous sera très bénéfique, catholique, musulman, juif ou iranien, on sait que les libanais aident les libanais, donc il faut impérativement être multiculturel dans son approche pour la constitution même de l’équipe. Attention à la trésorerie, nerf de la guerre qui vient à manquer si vous n’y prenez gare car les entreprises tardent à régler leur facture sauf lorsque vous travaillez dans la réputation car la crainte de pouvoir vous adresser au plus grand nombre permet d’accélérer le règlement.

Que pensez-vous de l’entrepreneuriat après les études ?

Trop risqué, trop jeune, à moins d’avoir les moyens des parents ou un projet reconnu et jugé comme stimulant par son entourage. Je recommande un passage par une grande entité avant de rejoindre une plus petite puis de fonder sa propre structure. Certains reflexes s’acquièrent dans les grandes unités et permettent ensuite d’être plus réactif . Il faut du temps pour se créer un carnet d’adresses solide et c’est primordial pour la survie de l’entreprise. Attention dans le dépôt de marque, le choix des classes à l’INPI et mieux vaut un acronyme qui ne signifie rien comme YLFLY et vous donne une belle exposition sur Google qu’un easyNetwork limité un an après sa constitution par un easynet qui n’avait pas vu votre déclaration de constitution.

 Un dernier mot pour tous les jeunes qui souhaitent entreprendre?

 Les conseillers sont rarement les payeurs. Bien s’entourer de travailleurs, s’armer de patience, et retenir que les meilleurs traders sont bien souvent ceux qui ont occasionnés auparavant de grandes pertes. On s’enrichit de ses erreurs. Bien s’associer avec ceux qui en ont beaucoup fait comme les séniors, permettra un gain de temps et une crédibilité décuplée. Car lors d’une levée de fonds, la question RH prévaut sur le business model : qu’a-t-il déjà fait ?, Qui est dans le capital ? Quels sont ses diplômes ?

 

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